Le matin, tu es thé ou café ?
*regarde sa tasse et hausse les sourcils* Je suis
définitivement café le matin et la plupart de l’après-midi ! Je ne crois
pas que je pourrais fonctionner sans ça.
Quel genre de livres écris-tu ?
J’écris des romances gay, principalement contemporaines, bien
que j’ai écrit plusieurs histoires se déroulant sous la Régence et une ou deux
paranormales. J’ai parfois besoin de me diversifier. *sirote son café*
Pourquoi as-tu choisit ce genre ?
J’ai choisi d’écrire ce genre parce que j’adore le lire. J’éprouve
un certain plaisir à réaffirmer que l’amour est pour tout le monde en écrivant
des histoires avec des personnages du même sexe qui ont toutes des fins
heureuses. En plus, c’est sexy. *sourit*
Lorsque tu écris, tu es plutôt ordinateur ou papier ?
Ordinateur. J’aimerais être capable d’écrire plus sur du
papier, mais mes mains ont des crampes et mon écriture devient illisible…
tellement que je ne peux même pas la déchiffrer, ce qui rend les choses
difficiles (Tu vois, j’allais dire « dures », mais je suis tellement
habitué à ce que la bande de la Story Orgy saute sur ce genre de mots au sous-entendu
sexuel, que je me suis retenu.)
Es-tu plus motivé d’écrire lorsque le soleil brille ou
lorsque le temps est maussade ?
Je suis plus motivé quand le soleil est là. Le soleil est
une grande source d’inspiration pour moi et ce depuis mon enfance. J’adore sa
nature endurante.
Où trouves-tu ton inspiration ?
Partout. Il y a tellement de choses inspirantes autour de
nous, tant de beauté dans la nature humaine qui peut susciter une idée. Je
trouve les beaux hommes inspirants, tout comme la nature et la musique.
Quand tu commences un livre, est-ce que toute la trame est
déjà dans ta tête ou est-ce qu’elle se construit progressivement ?
Quelquefois, tout est dans ma tête. La plupart du temps, ce
n’est pas le cas. Et même quand je l’ai ? Les personnages se rebellent et
font de toute façon ce qu’ils veulent. Mais tout me convient du moment que ça
fini bien.
Comment te sens-tu avant la publication d’un de tes livres ?
Effrayé, heureux ? Et après ?
Plus nerveux qu’effrayé. Je me demande toujours si j’aurais
dû faire quelque chose différemment. Il y a un moment où tu veux le reprendre
et tout vérifier encore une fois, tu vois ? Après ? Eh bien, la
nervosité dure d’habitude quelques jours, puis vient le soulagement, l’euphorie,
et enfin la nervosité du « oh mon Dieu » alors que j’attends de lire
les critiques.
Entre ton premier livre et le dernier, sens-tu une
différence ? Écris-tu différemment ?
Je pense. J’écris en étant plus sensible aux lignes
directrices de l’édition, je crois. Mais les histoires ? Je pense qu’elles
sont restées fidèles à ma voix.
On dit que les auteurs se projettent dans la peau et la tête
de leur héros, est-ce le cas pour toi ?
Jusqu’à un certain point. Je pense qu’on ne peut pas s’empêcher
de mettre un peu de nous dans nos personnages. Pour ce qui est du contraire… Je
n’en suis pas sûr.
Tu te définis plutôt comme un rat de bibliothèque, un rat
des villes ou un rat des champs ?
Oh, je suis un rat de bibliothèque. Absolument. J’ai un
millier de livres et si jamais une pièce supplémentaire, j’en aurais des
milliers de plus. Mon compagnon m’a acheté mon premier Kindle pour que je
puisse gagner un peu d’espace.
Molière as dit : « L'écriture ressemble à la
prostitution. Au début, on écrit pour l'amour de la chose. Puis, pour quelques
amis. Et, à la fin, pour de l'argent. » Qu’en penses-tu ?
Hum… si la plupart d’entre nous écrivent pour l’argent, nous
allons être malheureusement très déçus parce que peu d’écrivain gagnent assez
pour vivre.
Tes livres ont-ils déjà été traduits ? (oui, c’était
bien avant que je commence à traduire ses œuvres !)
Non, pas encore. Mais j’ai bon espoir
Fais-tu attention aux critiques littéraires ?
Les critiques littéraires ? Je fais attention aux
critiques étayées, aux commentaires spécifiques qui peuvent m’aider à améliorer
mon art. Je ne fais pas attention aux esprits sarcastiques et méchants ou aux
vagues critiques qui ne peuvent en aucun cas m’aider. Crois-moi, c’est là que
réside la folie.
Les journées ont 25 heures. Tu passes cette heure
supplémentaire dans le jardin ou dans la cuisine ?
Oh… Je crois que je partagerais – un jour dans le jardin,
suivi par un autre dans la cuisine.
Quel est le livre que tu amènerais sur une île déserte ?
À L’Est d’Eden de John Steinbeck. C’est mon livre préféré.
Le soir, éteins-tu la lumière tout de suite ou prends-tu le
temps de lire ?
Oh, je lis, je ne pourrais pas m’endormir sans ça.
Furieux, Devyn se dirigea d'un pas décidé vers
l'appartement de Kayla. C'était son week-end d'avoir Kail. Devyn était coincé
avec ce stupide droit de visite, ayant hérité des mercredis soirs, d'un
week-end sur deux, et des vacances en alternance. Il aurait dû avoir la garde
complète, mais le juge avait décrété qu'un garçon de huit mois avait plus
besoin de sa mère que de son père. Conneries. Kail avait besoin de lui autant
qu'il avait besoin de Kail.
2C.
Il n'était jamais venu ici auparavant, mais Kayla pouvait certainement se
permettre mieux que ça vu le montant de la pension alimentaire qu'il avait été
condamné à verser, non ?
Il
frappa poliment à la porte d'un coup sec. Un bruit venant de l'intérieur lui
parvint à travers une fenêtre entrouverte. Il ne lui fallut qu'un moment pour
reconnaître le son comme étant les cris pathétiques d'un bébé. Il martela la
porte sale avec ses poings.
—
Kayla ! C'est Devyn. Je suis venu prendre Kail pour le week-end.
Il
n'obtint aucune réponse à part les cris continus. Il n'était pas censé être
ici. Kayla avait prétendu qu'il l'avait menacée et avait demandé au juge une
ordonnance de restriction. Le juge l'avait regardé de haut en bas, remarquant
les piercings et les tatouages, et l'ordonnance avait été accordée. Son avocat
coûteux et son père à ses côtés dans son costume Armani n'avaient rien changé.
Il ressemblait à un voyou, il était donc un voyou.
Mais
Kayla était censée lui amener Kail dans un lieu public. Il avait attendu au
McDonald pendant plus d'une heure après celle à laquelle elle était supposée
arriver. Lorsqu'il n’avait pas réussi à la joindre sur son téléphone portable,
il avait cédé à la colère et était venu ici. Elle pouvait lui réclamer autant
d'argent qu'elle voulait, mais elle ne pouvait pas éloigner son fils de lui.
Il
entendait les cris de détresse de Kail de l'intérieur de l'appartement, mais à
part ça, il n'y avait aucun signe que quelqu'un était à la maison. C'était son
week-end avec Kail, et Kayla était complètement folle si elle pensait qu'elle
allait s'en sortir sans le lui amener à l'endroit de rencontre. Et tant pis
pour l'ordonnance de restriction.
Une
douleur lui traversa le corps alors que les cris de son fils redoublaient de
l'autre côté de la porte. Il regarda autour de lui frénétiquement. Soit Kayla était
devenue beaucoup plus tolérante que dans ses souvenirs, soit elle n'était pas
là. Et si elle était là, elle était évanouie. Il devait atteindre Kail. Le
concierge avait mis la pancarte 'sorti pour déjeuner' sur sa porte ; donc aucune
aide à attendre de ce côté. Personne ne semblait se soucier du bruit qu'il
faisait ou des cris de son fils.
Devyn
se pencha pour regarder par la fenêtre, espérant apercevoir Kayla ou Kail. Il
ne vit pas Kayla, mais repéra tout de suite Kail. Le petit garçon se tenait aux
barreaux de son parc, criant et pleurant, le visage rouge sous l'effort. Des
larmes avaient gravé des sillons brillants sur son visage et il était nu, si ce
n’était pour une couche qui avait l'air bien remplie.
Prêt
à tout pour rejoindre Kail, il tira de sa poche le couteau suisse de l'armée
que son père lui avait offert pour son quatorzième anniversaire. La fenêtre à
gauche de la porte était un petit peu relevée. S'agenouillant, il se servit de
la lame tranchante du couteau pour couper la moustiquaire avant de l'arracher
pour soulever la fenêtre, tout en parlant aussi doucement qu'il le pouvait à
Kail.
—
Papa arrive, fiston. Ne pleure pas. Papa est là.